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Les quatre membres des Beatles posant en studio, habillés en noir et blanc

The Beatles : heros fondateur de la British Pop

The Beatles Le son, la foi et la révolution pop. Les Beatles en studio à Londres, début des années 70.…

Par Yohann Abbou

The Beatles

Le son, la foi et la révolution pop.

The Beatles en studio dans les années 70
Les Beatles en studio à Londres, début des années 70. Photo : Apple Corps Ltd.

« Quatre garçons de Liverpool ont appris au monde entier qu’une guitare pouvait changer une époque. »

Liverpool, 1950. Une ville qui respire la suie et le sel, les docks saturés d’humidité et de rêves. Là-bas, dans les rues de la reconstruction, certains ramassent un ballon, d’autres une guitare. John Lennon, lui, choisit la guitare comme on choisit une arme : sans certitude, mais avec une oreille qui distingue l’authentique du décor.

Dans les pubs de quartier, on chante du skiffle, mélange de blues américain et de folk anglais, avec des guitares bon marché et des washboards bricolés. La pauvreté invente le son, le manque fait jaillir l’idée. John, Paul, George, et plus tard Ringo ne savent pas qu’ils vont bouleverser le monde : ils veulent juste que le monde les entende.

Le vent de Liverpool

Le vent porte Chuck Berry, Elvis, les harmonies des Everly Brothers. Ces disques traversent l’Atlantique et deviennent des promesses de liberté. Dans ce vent, le feu prend.

À la fin des années 50, les jeunes se forgent un langage : trois accords de blues pour parler de tout — amour, rage, foi, manque. La grammaire d’une génération.

Les premiers éclats

Lennon découvre le rock sur une guitare d’occasion, cordes tordues, caisse fendue. Il joue, rejoue, casse des médiators. Paul arrive — précis, instinctif, fondé sur l’émotion. L’un a le feu, l’autre la lumière.

Ensemble, ils comprennent vite : la musique n’est pas un refuge, c’est une transformation. Elle prend la douleur et la retourne en chanson. Leur manière de survivre — puis de régner.

La naissance d’un mythe

Les Quarrymen reprennent Elvis et Buddy Holly. Paul rejoint, puis George. Trois guitares, une voix, une foi. Le son se modèle dans la poussière : doigts qui deviennent phrases, fatigue qui devient groove.

Les Beatles en portraits noir et blanc
Débuts : encore adolescents, déjà habités par le son.

Liverpool, un état d’esprit

Ville-frontière ouverte aux musiques noires américaines, Liverpool donne au rock une voix anglaise plus rugueuse et tendue. Les Beatles naissent de ce brassage : misère et grâce, solitude et excès.

Une révolution intime

Dans la chambre de Lennon, les premières chansons prennent forme. Pas encore l’Histoire — juste la vie, enregistrée sur des cordes fatiguées. La musique peut tout changer si elle vient du cœur.

L’apprentissage du feu (1957–1962)

La rencontre à Woolton

Été 1957. Les Quarrymen jouent, Paul observe, puis rejoue mieux ce qu’il vient d’entendre. Déclencheur : deux tempéraments contraires s’équilibrent — Lennon l’instinct, McCartney la mélodie.

Hambourg : la forge du son

Contrat en Allemagne. Six heures par nuit, fatigue, tempo tenu coûte que coûte. George (17 ans) affûte son jeu, Lennon crache ses mots, Paul relie le tout. Le rock n’est pas un style : c’est une manière d’habiter la nuit.

Illustration minimaliste des quatre membres des Beatles
Hambourg, 1961 : quatre silhouettes à la recherche du son.

Le retour à Liverpool

Le Cavern Club s’embrase, Brian Epstein structure, George Martin écoute et catalyse. Naît une méthode : discipline + audace.

Le son des origines

Guitares Höfner/Gretsch, amplis Vox poussés, voix mêlées sans filtre. Équilibre entre saturation et pureté — empreinte inégalée.

Les premiers éclairs de composition

“Love Me Do”, “Please Please Me”, “I Saw Her Standing There”. Lennon se confesse, McCartney polit. Le local devient miroir d’une génération.

De la cave à la lumière

1962 : “Love Me Do” entre dans les charts. Quatre enfants de la pluie — et une vague mondiale qui monte.

La Beatlemania et la perte du silence (1963–1966)

Le monde découvre quatre visages

1963 : premier album en une journée à Abbey Road (14 titres / 13 h). Le pays entier fredonne le lendemain. Fraternité vocale, organisme à quatre têtes.

Les cris du monde

La Beatlemania rend les concerts quasi inaudibles. Les amplis AC100 saturent, les micros larsènent. On joue par réflexe, au ressenti du plancher.

Les tournées, l’épuisement et le repli

États-Unis, Japon, Australie… Les avions deviennent chambres. Dans les hôtels, Lennon/McCartney composent sur des Gibson J-160E. “Yesterday”, “Help!”, “Michelle”.

Image extraite du film Help! des Beatles
“Help!” (1965) : la pop devient cinéma.

“Help!” — un cri en chanson

Sous l’apparente légèreté, la détresse de Lennon. Pop-machine → introspection. Le groupe joue pour se comprendre.

Accords de guitare de Help! des Beatles
“Help!” : simplicité et franchise émotionnelle.

“Yesterday” — la blessure douce

Rêvée par McCartney. Guitare + quatuor à cordes. Le rock apprend le silence. Des milliers de guitaristes débutent sur ses 4 accords.

Rubber Soul — la mue spirituelle

Dylan, sitar, poésie. “Norwegian Wood” ouvre la voie. Charnière vers “Revolver”, “Sgt. Pepper”, “Abbey Road”.

La fin du vacarme

1966 : fin des tournées. Le studio devient sanctuaire. Le silence redevient précieux.

Les concerts et la scène mythique (1964–1969)

Ed Sullivan Show : l’étincelle américaine

9 février 1964 : 73 millions de téléspectateurs. En quelques minutes, la jeunesse mondiale se met à la guitare. Vox et Rickenbacker deviennent des talismans.

Les tournées planétaires : le vacarme sacré

1965–1966 : marées humaines, hurlements. Ringo garde le tempo au regard des épaules de Paul. La musique se dissout dans le mythe.

Get Back : la dernière montée

30 janvier 1969, rooftop d’Apple Corps : gants de laine, vent froid, joie simple. Les policiers montent, la musique s’arrête sur une note suspendue. Lennon : « J’espère qu’on a passé l’audition. »

The Beatles traversant Abbey Road en 1969
Abbey Road, 1969 : quitter sa propre légende.

L’art du studio (1966–1969)

Abbey Road : sanctuaire du son

Le studio devient monastère sonore : on ne joue plus pour être vus, mais pour entendre ce que la musique révèle.

Les Beatles en studio, années 60
Abbey Road Studios, 1967 : la science du son comme spiritualité.

Revolver → Sgt. Pepper

“Tomorrow Never Knows” d’une seule note : la pop bascule. Album-concept, peinture du son, poésie de studio.

Les instruments magiques

Harrison : Rickenbacker 360/12 → Gibson SG. Lennon : Epiphone Casino → Telecaster. McCartney : Höfner 500/1 (basse mélodique). Équilibre d’architecture sonore.

« Quand je suis allé à l’école, on m’a demandé ce que je voulais être. J’ai répondu : “Heureux.” » — John Lennon

Let It Be : le chant du cygne

1969 : tensions, puis la simplicité des prises. “Let it be” — qu’il en soit ainsi.

Héritage et renaissance (1970–1980)

La séparation

1970 : dix ans de miracles. Let It Be comme testament. Visages séparés, harmonies liées.

Pochette de l’album Let It Be
“Let It Be” (1970) : lumière après la tempête.

Après 1970 (brefs repères)

Lennon : du cri primal de Plastic Ono Band à la prière d’“Imagine”.
McCartney : Wings, stades, “Maybe I’m Amazed”.
Harrison : All Things Must Pass, “My Sweet Lord”, Concert for Bangladesh.
Ringo : “Photograph”, le cœur qui bat tranquille.

De Oasis à Radiohead, l’onde perdure. Sur YouTube, des millions d’apprentis rejouent “Let It Be”, “Yesterday”, “Here Comes the Sun”.

Jouer de la guitare en pleine conscience
Relier le geste au sens : l’héritage vivant.

À noter : les Beatles et Jimi Hendrix n’ont jamais collaboré en studio. McCartney recommande cependant Hendrix au comité du Monterey Pop Festival (1967), lançant sa légende aux États-Unis. Pour approfondir : Jimi Hendrix — portrait.

Jouer les Beatles à la guitare — guide express

1) “Let It Be” (débutant/intermédiaire)

Progression type (Do majeur) : C · G · Am · F (puis C · G · F · C).
Rythme : 4/4 — Down sur 1 & 3, Down-Up souples sur 2 & 4. Commence à 68–72 BPM.

2) “Here Comes the Sun” (capo & fingerpicking)

Capo : 7. Formes en D/G/A “ouvertes”.
Motif main droite : pouce (basse) + index/majeur/annulaire en arpège régulier. Vise 96 BPM puis 120 BPM.

3) “Blackbird” (arpèges & indépendance)

Idée : basse alternée + tierces/sixtes ascendantes. Travaille lentement (60–72 BPM), puis augmente de 4 BPM.

Outils utiles : Métronome · Accordeur · Travail du rythme

Matériel & son

  • Guitares : Rickenbacker 325/360-12, Gretsch Country Gentleman, Epiphone Casino, Fender Tele/Strat, Gibson J-160E, Höfner 500/1 (basse).
  • Amps : Vox AC30/AC100 (bases du “chime” britannique), parfois Fender en studio.
  • Effets : compression légère, drive modéré, slapback discret selon titres.
  • Astuce mix : aigu doux (5–7 kHz), bas médium clair (250–400 Hz), réverbe courte type chambre.

Morceaux conseillés

Titre
Niveau
Objectif
Débutant
Changements d’accords propres
Débutant
Rythme binaire régulier
Intermédiaire
Capo + fingerpicking
Intermédiaire
Groove & dynamique main droite
Intermédiaire
Placement ternaire

Frise chronologique

  1. 1957 — Rencontre Lennon/McCartney à Woolton (Liverpool).
  2. 1960 — Hambourg, endurance scénique.
  3. 1962 — EMI / arrivée de Ringo ; Love Me Do.
  4. 1964Ed Sullivan Show. Beatlemania mondiale.
  5. 1965Help!, Rubber Soul.
  6. 1966 — Fin des tournées ; Revolver.
  7. 1969 — Rooftop Get Back ; Abbey Road.
  8. 1970 — Séparation officielle ; sortie de Let It Be.
  9. 1980 — Assassinat de John Lennon.

Les leçons du Maître

À voir absolument

À propos de l’auteur

Yohann Abbou — fondateur de Guitar Social Club, guitariste, compositeur, pédagogue et producteur. Formé à la musicologie et à l’improvisation, il consacre sa vie à rendre la guitare accessible à tous. Sa démarche : relier la technique à l’intention, la précision à la joie. Pour en savoir plus : Yohann Abbou — biographie.


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